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Pour que les choses changent, votez
7 MINUTE READ
septembre 23, 2015

« Il est important de vous engager civiquement et de voter pour les gens de votre choix. Le changement n’arrive pas du jour au lendemain. Et il commence par vous. » — Chedi Ngulu, fondateur de MegaMark Communications

La jeunesse africaine veut du changement. Mais il faut pour cela qu’elle participe activement à la société civile.

Macon Philips moderates the #YALICHAT

C’est ce qu’ont dit deux boursiers de Mandela Washington 2014 et membres du réseau YALI qui ont chacun organisé une campagne d’éducation des électeurs, lors d’une conversation en ligne organisée par Macon Phillips, chef du Bureau des Programmes d’information internationale du Département d’État.

Macon Phillips a qualifié de « passionnantes » les deux années à venir pour l’Afrique, en raison des élections présidentielles qui auront lieu dans plus de 20 pays du continent.

« C’est une occasion incroyable de changement et d’engagement civique et d’organisation des jeunes pour les inciter à s’engager davantage dans leur communauté », a-t-il dit.

Sobel Ngom, fondateur de Social Change Factory à Dakar, au Sénégal, et Chedi Ngulu, fondateur de MegaMark Communications à Dar es-Salaam, en Tanzanie, s’étaient joints à Macon Phillips pour parler de leur expérience en matière d’éducation des électeurs et pour répondre aux questions soumises en ligne par des membres du réseau YALI.

Sobel Ngom a noté qu’au cours du second tour de l’élection présidentielle au Sénégal en 2012, il avait trouvé les autres jeunes qu’il avait rencontrés indifférents au processus électoral. C’est pourquoi il a décidé d’employer ses connaissances en communications et en marketing pour réaliser une campagne d’information qui « puisse renverser la situation ». Sa campagne vise les jeunes de 18 à 24 ans et fait appel à une combinaison de médias sociaux, de vidéos et de concerts de musique hip-hop pour transmettre des messages sur l’importance du vote et de l’engagement civique.

Lorsqu’on lui demande quelle est la meilleure manière d’atteindre le public, Chedi Ngulu répond que sa campagne dépend largement des médias sociaux pour sa pénétration croissante dans la population et pour son rapport coût-efficacité. Il note que l’argent économisé par le recours aux médias sociaux au lieu de la publicité dans les médias traditionnels peut servir à financer des activités sur le terrain.

Sobel Ngom fait lui aussi largement appel aux médias sociaux et à la technologie pour communiquer avec les électeurs. Son équipe a développé une application en ligne qui apprend aux internautes ce qu’est le processus de vote et qui donne la description des candidats. Son équipe touche d’autres gens dans le pays par des contacts directs et par des matériels imprimés d’information des électeurs. Il dit que sa campagne compte à présent 150 000 suiveurs en ligne et 200 000 qui n’utilisent pas l’Internet.

Sobel Ngom answers a question from the YALI Network

Macon Phillips, Sobel Ngom et Chedi Ngulu ont tous souligné que la technologie n’est qu’un outil pour atteindre leurs objectifs. Quiconque souhaite créer des campagnes et des initiatives de ce type doit avoir une stratégie efficace pour toucher l’électorat cible et pour l’inciter à l’action.

Répondant à une question sur la façon de faire participer les jeunes sans emploi au processus démocratique au lieu de les laisser tomber dans « le piège de la violence », Chedi Ngulu dit que sa campagne répond au besoin d’engagement civique en tant que mesure de prévention de la violence. « Si les gens se rendent compte que la violence ne les amènera pas là où ils veulent aller, ils vont s’impliquer dans l’engagement civique », nous dit-il.

Sobel Ngom souligne que « la première chose que nous pouvons faire pour soutenir le système démocratique est de voter. Puis il s’agit d’encourager les gens que nous connaissons à voter, et ensuite d’identifier les facteurs qui empêchent les gens de voter et de travailler sur une solution. »

« Le défi, ajoute-t-il, est de trouver une manière de convaincre les jeunes que s’ils veulent mener une autre vie, peut-être que le vote est la manière d’y arriver. »

En réponse à un commentaire sur le manque général d’intérêt envers le vote, Sobel Ngom indique que dans beaucoup de pays africains, personne n’a enseigné aux plus âgés « comment être citoyens », si bien qu’ils disent aux jeunes que « cela ne sert à rien de voter ».

Pour contrer cela, dit-il, « nous devons construire des citoyens ». Il ajoute que son autre grand effort, la Social Change Factory [usine de changement social], aide à inspirer aux jeunes un sentiment d’appartenance à leur nation et un sens de responsabilité citoyenne.

Sobel Ngom ajoute qu’il veut que la Social Change Factory se renforce et parvienne à terme à obtenir l’appui financier ou moral du gouvernement. Il veut « faire de la citoyenneté quelque chose d’amusant, quelque chose de branché », nous dit-il. Il veut « construire un citoyen pour le long terme ».

Chedi Ngulu croit également que le changement passe par l’engagement civique et donc par les encouragements dans ce sens. « Nous insistons auprès des jeunes pour qu’ils s’engagent civiquement, dit-il, et qu’ils votent pour les candidats de leur choix. Nous leur rappelons que le changement ne se produit pas du jour au lendemain. Le changement commence par vous et par le vote pour les gens qui agiront dans le sens de votre intérêt. C’est de là que viendra le changement que vous souhaitez. »

« Si vous regardez les frustrations des gens, ils ne pensent pas que leur vote changera quoi que soit. Et donc ils se privent de la possibilité d’œuvrer pour le changement », poursuit Chedi Ngulu.

Macon Phillips rappelle quant à lui au public l’une de ses citations préférées de Barak Obama : un bon leader … dit « croyez en vous-même » plutôt que « croyez en moi ».

Pour en savoir plus :
Lien vers l’enregistrement du webcast [En Anglais]
Lien vers le blog de Sobel Ngom [En Anglais]
Lien vers le blog de Chedi Ngulu [En Anglais]