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Quel mal y a-t-il à cela? Vidéo 5: Quel mal y a-t-il à vendre son vote?
Dans la vidéo, un candidat propose à un maire de lui acheter son soutien dans une élection locale et lui promet qu’une fois élu, il « agira en respectant toutes les règles ». C’est peu probable, répond Thierry Uwamahoro, ancien responsable principal de programme au National Democratic Institute for International Affairs (NDI).
« L’achat de votes est rarement un acte isolé et il encourage la corruption dans l’ensemble du système politique. Lorsqu’un candidat décide d’acheter des soutiens, plutôt que de se présenter équitablement pour obtenir les suffrages des électeurs, il fait preuve de mépris à l’égard des règles démocratiques et de sa volonté à recourir à des moyens illicites pour gagner », dit-il. « S’il constate que l’achat de votes a donné les résultats escomptés, qu’est-ce qui l’empêche d’utiliser cette même stratégie dans d’autres domaines de la gouvernance ? »
En général, acheter des votes entrave le processus démocratique en portant atteinte aux droits des citoyens de choisir librement le candidat qui les représentera ainsi que leurs intérêts. « Ce contexte peut permettre au candidat qui a le plus d’argent de remporter les élections, au détriment de celui qui répondrait le mieux aux besoins de ses administrés », ajoute Thierry Uwamahoro. Dans l’idéal, les élections engendrent un « contrat social » entre les candidats et les administrés qui votent dans l’hypothèse que les candidats gouverneront conformément au programme politique qu’ils ont présenté.
« L’achat de votes favorise la mauvaise gouvernance et empêche les citoyens de demander des comptes à leurs élus. Si un candidat pense que, pour se faire élire, il lui suffit de payer des électeurs et des fonctionnaires du gouvernement, il ne sera pas incité à chercher des solutions aux problèmes qui importent à ses administrés, tels que l’approvisionnement en eau, l’assainissement, l’éducation et le chômage », explique-t-il.
Tout en ternissant la crédibilité du candidat, l’achat de votes dissuade de potentiels leaders politiques de se porter candidat car cela sous-entend que c’est l’argent, plutôt que les idées ou l’expérience, qui permet de remporter une élection. « Ceci décourage des candidats compétents de se porter candidats tout en confirmant la mainmise de responsables corrompus sur ces fonctions », dit Thierry Uwamahoro. Dans les endroits où l’achat de voix est monnaie courante, les candidats sont confrontés au dilemme qui consiste à mobiliser la plupart de leurs ressources financières pour acheter les voix et à entrer en fonctions avec d’importantes dettes de campagne.
« Selon les normes internationales, dans une véritable démocratie, chaque citoyen a le droit de se porter candidat à une charge, sous réserve de restrictions raisonnables. » L’achat de voix entrave totalement le respect de ces normes en pénalisant des candidats possibles qui n’ont pas les moyens financiers pour se présenter, particulièrement les femmes et les minorités qui souhaitent faire de la politique, explique-t-il.
Demandez-vous : connaissez-vous des responsables publics potentiellement formidables qui ne veulent pas se présenter aux élections parce que cela coûte trop cher ?
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